À l’époque des Samouraïs, nombreuses étaient les écoles traditionnelles qui se sont mises à enseigner le Kyudo avec un arc. Ce dernier était connu sous le nom de « Kyujutsu » qui se traduit – au sens propre du terme – par technique de tir à l’arc. Le mot « Kyudo » est né durant l’ère Meiji, une période succédant à l’ère Médo. Et jusqu’à aujourd’hui, cette pratique a perduré. Désormais, on la retrouve même dans certaines régions françaises.
Le kyudo : les origines
Le kyujutsu est une pratique qui a vu le jour à l’ère paléolithique (vers – 10 000 ans). Étymologiquement, kyujutsu vient des mots japonais Kyû (Yumi) et Dô (Tao, Michi). Kyû (Yumi) signifie Arc et Dô (Tao, Michi) veut dire Voie. Kyudo signifie ainsi la Voie de l’Arc.
Contrairement à l’arc japonais existant depuis des siècles, le kyujutsu s’est développé durant l’ère Edo (1603 – 1868). Sous le règne des Shogun, le Japon s’était mis à inventer de multiples arts et le Kyudo en faisait déjà partie.
En Europe, le kyujutsu était pratiqué seulement dans quelques régions de France sous le patronage de la Fédération Française de Kyudo traditionnel. Mais avec l’intérêt grandissant que jeunes et adultes éprouvent pour la pratique du tir à l’arc, le kyujutsu a gagné ses lettres de noblesse. À présent, on y trouve pas mal de clubs de tir à l’arc à Lille par exemple. Le but de cet art martial japonais est de renforcer le niveau physique, moral et spirituel. Selon le dénommé grand maître Anzawa Sensei, un archer célèbre mort en 1970, cet art consiste également à mieux s’entendre et favorise la connexion avec le subconscient.
Description de l’arc du kyujutsu
D’antan, l’arc du kyujutsu était façonné à partir du tronc de zelkova (en japonais Tsuki Ou Keyaki) ou bien du catalpa (en japonais Azusa) – des arbres solides et souples. Au fil des âges, avec la pratique qui s’est démocratisée, les arcs de kyujutsu ont commencé à être construits avec du bambou local. Plus tard, d’autres matériaux ont été utilisés pour ne citer que le plastique.
Taillé en un seul morceau, cette arche japonaise mesure environ 2,20 m. Mais il est aussi possible de trouver des modèles avec des tailles variées.
Nombreux sont ceux qui tendent encore à croire que le kyujutsu est un arc moins performant que l’arc classique. Mais ce n’est pas le cas ! Nombreux sont les archers célèbres qui l’utilisent et qui la privilégient de par sa simplicité et son élégance.
Au niveau de la composition, le kyūdō est dépourvu des équipements que l’on retrouve sur l’arc classique : la corde. Il se démarque par sa poignée placée asymétriquement facilitant son utilisation. La flèche, quant à elle, sera toujours positionnée sur le côté droit de l’arc. Ce concept est préservé même dans le club de tir à l’arc de Lille.
Les exigences lors des séances de tir
Il y a des normes à respecter lors d’une séance de kyujutsu. La première se trouve au niveau de l’arc en question.
– Taille de l’arc
Un archer doit avoir à peu près la même taille que son arche. Ceci dit, il devra utiliser un arc spécifique selon sa taille. Il en va de même en ce qui concerne la puissance de l’arc. Ce paramètre peut varier selon la morphologie de chacun. À titre d’exemple, si l’archer mesure 1,50 m, il devra utiliser un type d’arc appelé Sansun-tsumari mesurant 2,12 m. En revanche, s’il mesure plus de 2 m, l’arc à privilégier sera le Hassun-nobi mesurant 2,45 m. Bien sûr, il existe également un arc adapté aux archers ayant une taille comprise entre 1,50 et 2,20 m. Et à titre d’information, il faut noter qu’un arc de kyujutsu peut délivrer une puissance de tir de 10 à 25 kg.
– À propos des flèches
À part les bambous, les flèches peuvent être construites à partir de fibre de carbone ou d’aluminium. Ces nouveaux modèles se veulent plus faciles d’entretien. Et si auparavant il n’existait que les flèches destinées uniquement au tir de guerre, désormais, les déclinaisons sont de plus en plus nombreuses. Les plus courantes sont destinées à l’entraînement. Pour la première catégorie, la pointe était faite en métal avec une forme conique. Pour la seconde catégorie, chaque flèche est faite en métal plus perçant et plus fin.
Pour l’empennage, les plumes de dinde sont les plus souvent utilisées. Sur les flèches de qualité premium, l’empennage est agrémenté par des plumes d’aigles noirs ou des plumes de faucons (les plus luxueux).
– La corde Kyudo
Comme sur un arc classique, l’archer devra se munir d’une seconde corde pour remplacer la corde principale si elle se casse. Il doit détenir un Sharei, un carquois japonais, pour l’enrouler.
– Le gant (kake)
La main droite de l’archer devra être couverte par un gant, afin d’éviter tout risque de blessure au moment de lâcher la flèche. Ce dernier peut être fait de cuir ou de textile dur. Parmi les 2 types de gants, les plus populaires du marché se trouvent : le Mitsugake (un gant à 3 doigts) et le Yotsugake (un gant à 4 doigts).
– La tenue pour un archer de Kyudo
Un archer doit s’équiper d’une tenue d’entraînement standard. Celle-ci comprend le Keikogi à manche courte et le Hakama, une sorte de jupe-pantalon assez longue. La couleur de cette dernière est noire pour les hommes, et bleu marine pour la gent féminine.
Un archer s’entraînant au kyudo devra également porter une ceinture épaisse appelée Obi et une protège poitrine nommée Muneate pour les femmes. Tous les archers devront enfiler une sandale appelée Zori et non pas des chaussures de lutte. La Zori sera assortie avec les Tabis (des chaussettes toutes blanches au pouce séparé).
– Le dojo : la salle de tir
Il s’agit d’une salle de tir à l’arc japonais comprenant le Shajo et le Matoba. Mais cette pratique de tir à l’arc japonais peut également être réalisée dans un gymnase couvert, parfaitement aménagé selon les besoins. C’est le cas de la plupart des clubs de tir à l’arc à Lille.
Les cibles
Dans un premier temps, il y a le Makiwara, une botte de paille suspendue sur un support qui se trouve sur une même hauteur que le visage de l’archer. Celui-ci devra tirer à une distance de 2 m.
Vient ensuite la Mato. Il s’agit d’un cercle de bois recouvert de papier ayant 36 cm de diamètre. Avec cette cible, le tir se fera sur une distance de 28 mètres. Il existe également des cibles de 1,50 m de diamètre. Ces dernières s’adressent aux tirs à longue portée – 60 mètres.
Les huit étapes du tir
Le Shaho traditionnel est la technique de tir que chaque archer se doit de comprendre. En partant de cette technique, le tir devra suivre 7 étapes. On part ainsi du principe de Shishido et du Gomi-Shishido. Le Shaho, quant à lui, est plus moderne et se réalise en 8 étapes. Cela concerne la façon de se lever, la mise en place de la flèche sur l’arc et le lancement de l’arc.
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