Kabaddi : un drôle de mélange entre rugby, lutte et l’Épervier

Dernière mise à jour: 19.03.25

 

Si c’est la première fois que vous entendez le mot « kabaddi », cela est tout à fait normal, car c’est une activité très peu connue. Il s’agit d’un sport de combat où des équipes s’affrontent pour récupérer le maximum de points. Cette discipline est purement indienne et a des règles hors du commun. Son nom en hindi veut dire « retenir son souffle ». Même s’il n’est pas très célèbre, depuis 1990, le kabaddi figure dans le programme des Jeux asiatiques et l’Inde n’a pas manqué de rafler toutes les médailles d’or jusqu’ici.

 

Les règles du kabaddi en tant que sport

Un match de kabaddi oppose 2 équipes qui sont composées de 7 personnes chacune. Cette discipline est un mélange entre le rugby et la lutte. Elle favorise les rudes contacts. Parfois, elle est même associée à l’épervier, originaire d’Occidents, ou au jeu des cours d’école du loup en inde. 

Par ailleurs, il s’agit d’un sport de respiration. En effet, durant toutes les phases offensives, un attaquant, également appelé « chasseur » en hindi, est obligé de retenir son souffle pendant toute sa lancée. Il devra le prouver en récitant « kabaddi » comme un mantra. Selon Akshay Bakaya, à la fois auteur de la méthode Assimil et enseignant d’hindi à Sciences Po et à l’Inalco, cette récitation va servir à démontrer que le joueur n’a pas repris son souffle lorsqu’il va chasser.

Toujours en répétant « kabaddi », le chasseur va avancer tout en tentant de toucher ses adversaires au niveau du bras ou du pied. Ces défenseurs vont, quant à eux, former une ligne en se donnant la main. Ils vont essayer d’encercler l’attaquant, de le retenir et de le capturer dans le but de le laisser perdre son souffle. Si cela se produit, le chasseur est tué. Parfois, celui-ci se retire dans son camp de manière très prudente sans toucher quelqu’un pour éviter d’être éliminé. 

Lorsqu’un membre de l’équipe est touché par le chasseur, il meurt et attend sa réincarnation. Cette dernière survient au moment où un adversaire est touché par un coéquipier. Le jeu s’arrête quand tous les participants d’un camp ont tous été décimés.  

Les vocabulaires utilisés dans ce sport indien

Les mots employés dans le kabaddi ont été internationalisés dans le but d’exporter ce jeu. Désormais, dans le règlement de la Fédération de kabaddi, il est prévu qu’à la place de chasseur, on utilise le mot « raider » qui signifie « prédateur ». Pour désigner les défenseurs, on utilise « anti ou anti-raider ». On ne tue plus un adversaire, on le met « out » comme on le fait au cricket. Au lieu de la réincarnation, le mot « in » est employé.

 

La popularité de ce sport en inde

Le kabaddi se joue en salle dans sa version codifiée. Cependant, ce jeu traditionnel d’Inde est pratiqué n’importe où dans le pays, que ce soit sur un bout de pelouse ou sur la plage. Selon les dires de Akshay Bakaya, cette discipline est un sport du peuple et des pauvres. Un match peut commencer avec un rien, et ce, que les joueurs soient pieds nus, mains nues, sans maillots, et même s’ils sont peu nombreux. C’est comme faire le jeu du chat et de la souris ou jouer au football avec un ballon de rugby dans la rue.

L’enseignant, à la fois auteur, rappelle néanmoins que le sport n’intéresse pas beaucoup les élites indiennes. C’est pour cette raison que le kabaddi est un sport national d’Inde peu connu et faible. Les hautes castes valorisent plutôt les médecins, les ingénieurs et les brahmanes, en laissant les sportifs aux oubliettes.

 

L’inexistence de lien entre le yoga et ce sport

Le kabaddi est avant tout un travail de respiration. Les participants doivent s’entraîner pour pouvoir retenir leur souffle. Mais toujours selon Akshay Bakaya, ce sport n’est pas lié au yoga même si les gens ont tendance à rattacher ces 2 disciplines.   

 

Le temps d’existence du kabaddi

Vous pouvez voir sur le site officiel de la Fédération de kabaddi une présentation sur les origines préhistoriques de ce sport. L’organisation y explique que la discipline se joue depuis 1930 sous une forme plus moderne. Néanmoins, personne ne peut vraiment prouver à quelle date remonte l’apparition du kabaddi. Même les plus grands spécialistes de la civilisation de l’Indus ne peuvent pas citer une époque précise sur l’origine du sport kabaddi. 

Le kabaddi et les Jeux olympiques

Comme on le sait tous, l’Inde n’est pas un pays géant en géopolitique. Son niveau olympique n’est donc pas des plus considérables que l’on peut même la qualifier de naine dans ce domaine. En effet, elle inscrit un palmarès assez squelettique composé de seulement 26 médailles, dont 9 en or. C’est pour cette raison qu’introduire le kabaddi aux Jeux olympiques constituerait un acte fort envers cette nation, comme il a été fait pour la Corée du Sud avec le taekwondo ou pour le Japon avec le judo.

Il ne faudrait pas oublier que presque l’ensemble du programme olympique respecte une vision très occidentale du sport. D’ailleurs, durant l’année 1936, le kabaddi était présent sur la scène des Jeux olympiques de Berlin en tant que sport de démonstration.

Si l’on veut imposer le kabaddi, il serait préférable de laisser à l’Inde la préparation des Jeux. Cependant, cela demeure un rêve selon Akshay Bakaya, car l’organisation du sport est très mal vue en Inde. Cela a été causé par les scandales de corruption qui ont éclaté après les Jeux de Commonwealth établis par l’Inde en 2010 qui ont fait tomber le gouvernement. Puisque le kabaddi est encore considéré comme un sport du peuple, pour garder une bonne image du pays, les pauvres sont cachés des yeux du monde.

 

 

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